mardi 15 octobre 2019

Les derniers préparatifs…(IMCF2018)




Le vol pour Londres s’est bien passé, si l’on exclut l’embarquement avec une trentaine de Juifs hassidiques qui ont retardé un peu le vol en essayant sans gêne et politesse, d’échanger leur place avec des passagers, dans le but d’être tous assis ensemble. Devant leur insistance, les agents de bord ont dû finalement intervenir pour leur rappeler que les gens sont libres de refuser, ce que j’ai d’ailleurs fait.

À notre arrivée, je cherche dans la foule, réalisant que j’ignore le visage de notre bienfaitrice Carole, mais rapidement, c’est elle qui nous trouve. Elle semble être la bonne humeur incarnée et parle un anglais magnifique que je comprends bien. Elle nous propose d’aller déjeuner, profitant ainsi du temps qu’il nous reste avant le départ de notre autobus. Nous acceptons avec enthousiasme, je ne suis plus capable de manger l’éternel petit gâteau aux bananes servi à chaque matin dans le vol d’Air Canada. J’ai faim, nous ne sommes vraiment pas difficiles, n’importe où fera l’affaire, tiens un McDonalds!

C’est drôle c’est la troisième fois que nous nous trouvons à Londres et jusqu’à maintenant je n’ai pas vue cette ville sous la pluie. Il fait encore soleil, comme le mois dernier, peut-être que ça changera sur la route. Après s’être rassasiés et bavardé pendant une bonne heure, Carole vient nous reconduire à la gare en nous promettant qu’elle prendra bien soin de nos trois gros bagages. Nous n’emportons que nos valises de cabine et une valise pour les vêtements civils, les articles de toilettes et bien sûr, quelques bouteilles d’alcool à échanger ou partager. Nous avons mis dans l’une de nos valises, de la bouffe, des bouteilles d’eau, nos chargeurs, de quoi nous divertir en masse dans l’autobus. Comme nous avons encore une heure à tuer, nous traversons de l’autre côté de la rue et allons prendre un café dans un resto pub.



Partout sur les tables, le vinaigre comme condiment, comme au Québec, y a pas si longtemps encore, ça fait partie de notre héritage anglais.



Dans le bus, contrairement à la dernière fois, nous prenons soin de nous asseoir le plus loin possible de la toilette. Évidemment, parce que nous étions super bien préparés, le trajet Londres-Perth nous a paru beaucoup moins long que le mois dernier. Nous sommes tout de même soulagés d’arriver à notre hôtel au milieu de la nuit, de pouvoir prendre une bonne douche et dormir dans un lit douillet. Demain, Louise viendra nous chercher pour nous amener à Scone, nous pourrons nous installer confortablement pour la semaine qui vient.


Mardi 8 mai : Semi grasse matinée parce que nous avons demandé à Louise de ne pas venir trop tôt, nous sommes tout de même arrivés au beau milieu de la nuit et nous avions besoin de dormir, nous partons donc en mi-journée. Après un arrêt à l’épicerie, nous arrivons à l’hôtel, notre prochaine demeure pour la semaine, qui est à 5 minutes à pied du palais, en fait, il est directement sur le terrain de Scone. On dépose nos bagages, nous sommes satisfaits de notre chambre et en plus il y a un resto au rez-de-chaussée, ça ne sera pas compliqué pour les déjeuners.


Nous allons ensuite voir les installations, on prend nos imperméables, le temps est incertain. Les Écossais nous disent qu’en Écosse il y a toutes les saisons dans une seule journée, nous ne pouvons qu’approuver, c’est quand même la quatrième fois cette année, que nous y mettons les pieds. Le campement écossais est déjà installé et il accueillera d’autres campeurs à partir de ce soir et demain soir. Joshua qui cuisinera sur le feu, nous offre de garder avec ses provisions, les trucs sans gluten pour Benoit, une offre qui ne se refuse pas. Même s’il est capable de manger normalement avec beaucoup de modération, il doit se remettre au sans gluten dès qu’il est en période de stress, c’est-à-dire, surtout pendant les tournois, des moments où il ne peut se permettre d’être malade.




Des Québécois commencent à arriver, cette année nous serons vingt représentants du Québec, des combattant(e), des arbitres, des aides et des accompagnateurs. Pour la première fois nous avons une équipe complète de filles : Cloée, Béné, Gabrielle, Fanny et Marie-Pier. Tandis que nous avons une équipe fonctionnelle mais incomplète de gars : Benoit, Andrew, Yan, Dom, Charles et Louis-Alexandre. Dan, le conjoint de Gabrielle, coachera; Gabriel et Karin, deux combattants des Blackwolf, viennent pour aider; Igor et Amélie sont là en tant qu’arbitres, Annie, Laurie et Sébastien sont là en tant qu’accompagnateurs et moi qui est partout et nulle part à la fois.


Ben va faire le tour pour voir où en sont rendues les préparations, la lice, les estrades et pour diriger les vendeurs qui commencent à arriver, mais c’est surtout demain que ça sera le plus occupé. Faut installer les drapeaux tout en haut sur le muret du palais, ça ne sera pas une tâche facile, mais au moins c’est pas lui qui grimpera cette fois. Faut aussi aller voir le container pour les armes et s’assurer qu’il y aura de la surveillance efficace. Bien sûr y a aussi Stephen qui se promène et qui a des responsabilités, mais avec le temps Ben a du mal à faire complètement confiance, surtout depuis qu’il s’est rendu compte que Stephen n’avait pas du tout la même perception que l’IMCF de cet événement. D’ailleurs, alors que Benoit avait demandé une estrade avec au moins 300 places assises, Stephen en a juste fait venir 100, convaincu d’en avoir suffisamment. Après argumentation, Stephen commande un autre camion avec 100 places supplémentaires. C’est la première fois que je vois des estrades mobiles, c’est vraiment pratique comme système, en plus y a un toit. Peut-être que j’en ai vu avant mais j’avais jamais remarqué que c’était dans une boîte de camion.

Y a pas assez de sable sur le sol de la lice, va falloir faire venir un chargement de sable, sinon les combattants se battront dans la garnotte, ce qui n’est pas idéal. Faut aussi commander d’autres bottes de foin supplémentaires, indispensable, pour couper l’humidité dans les tentes, et du bois pour les feux. Ça c’est Louise qui s’en occupe. Le jet lag commence à faire ses effets et je me trouve un coin dans une tente sur le campement des Écossais pour faire une sieste.




Au bout d’un moment, Ben vient me chercher et nous déclarons forfait pour aujourd’hui, on retourne à notre hôtel.

Le lendemain matin, le temps est pluvieux et frais, c’est notre dernière journée pour tout finir de préparer, donc on prend nos imperméables et on descend au restaurant pour prendre notre déjeuner. Hubert y est avec sa femme Martha et son fiston Adam, nous déjeunons avec eux. La plupart des arbitres sont arrivés maintenant, c’est le Suédois Bjorn qui a été désigné comme nouveau chef arbitre par le présidium, après le départ de Steve l’automne dernier. Lui-même a désigné l’Irlandais Brendan Griffin comme maitre de lice, ce dernier travaille en étroite collaboration avec l’Allemande Julia ‘’Fräulein Bo’’. En gros leur job c’est de gérer l’horaire de tous les combats sur quatre jours; de s’assurer de la bonne marche à suivre des combats; que les combattants soient à l’heure pour se battre ou en préparation; qu’il y ait sur chaque lice de duel, quatre compteurs(euses), un (e) chef arbitre a qui revient la décision finale et un (e) secrétaire pour inscrire les points. Pour les combats d’équipe, il n’y a pas de compteurs mais il doit y avoir au moins quatre arbitres autour et à l’intérieur de la lice pour vérifier et intervenir s’il y a des coups illégaux ou pour intervenir rapidement et arrêter le combat en cas de blessure. Leur travail devient particulièrement exigeant dans les gros combats de 16 contre 16, le maximum d’arbitres est mis à contribution.

Sur le terrain, c’est un peu dément, principalement parce que le terrain est vaste, qu’il y a BEAUCOUP de gestion à faire et différentes entités manquant de moyens et parfois d’organisation pour s’en occuper. D’abord, Stephen et les employés qui vont s’occuper de l’entrée et des billets et ceux engagés pour s’occuper du va-et-vient des véhicules depuis deux jours et qui vont gérer le stationnement durant le tournoi. Il veille à la finalisation des installations des infrastructures : les douches et les toilettes; les estrades; la tente du technicien multimédia et les écrans géants; les marchands de bouffe et d’alcool, la grosse tente pas loin de la lice centrale où iront se préparer ou se reposer les combattants et les arbitres; la tente immense qui servira de quartier général, pour les meeting des capitaines à chaque matin et qui accueillera le party du dimanche, ils ont d’ailleurs prévu le coup, y a justement un gros camion qui vient livrer plusieurs barils de bières.

C’est le prix à payer pour recevoir cet immense « show » produit gratuitement.

Y a le campement de la SKL (des Écossais) qui accueille quelques tentes de différentes équipes, ils doivent les aider à s’installer. Au sein du groupe y a Louise et Jacob qui gèrent leurs bénévoles occupés à courir de droite à gauche : aller chercher du bois, du foin, de l’eau, accompagner quelqu’un à l’épicerie ou au guichet automatique, installer des lumières, aller chercher des matelas pneumatiques, etc.




Et finalement Benoit qui doit diriger les marchands artisans pour qu’ils puissent installer leur kiosque au bon endroit, doit répondre aux millions de questions qui fusent de partout de la part de Stephen, du technicien de son, des arbitres, des combattants qui arrivent avec leur tente et leur campement (ils ne sont pas tous chez les Ecossais). Il devrait être partout en même temps, il semblerait que tout le monde a besoin de lui, ça lui prendrait vraiment un walkie-talkie. Moi je cours comme une poule pas de tête, parce que mes cheveux sont bien visibles, que tout le monde sait que je suis la femme de Benoit et que normalement là où l’un de nous se trouve, l’autre n’est jamais bien loin, ce qui fait que je suis sollicitée autant que lui…pour le trouver à mon tour. Ça va être beau demain!!!

Comme si ce n’était pas suffisant, l’autobus des Ukrainiens qui sont en route pour Scone, est tombé en panne à mi-chemin (aux Pays Bas) et aucun garage ne peut la réparer à temps. C’est la panique, c’est l’une de nos plus grosses équipes et une des plus fortes. Ce serait vraiment bête que cette cinquantaine de personnes qui ont finalement pu recevoir leur visa, ne puissent arriver à temps après demain. Benoit se sent bien impuissant cette fois-ci, il demeure néanmoins en contact avec Kateryna et Oleksii responsables de l’équipe. Ils vont voir s’ils ne pourraient pas louer des véhicules, on croise les doigts.  Quand la pénombre fait place à la nuit, je traîne de force mon chum vers notre hôtel, faut manger et dormir. Malheureusement, le restaurant est fermé, nous imitons des arbitres qui se sont fait livrer de la pizza et commandons de la bière au bar qui lui est heureusement ouvert. Parce que nous avons un grand besoin de paix et de tranquillité, nous nous retranchons dans notre chambre avec notre boîte de pizza, ma pinte de bière et la pinte de cidre de Ben. Nous sommes exténués!

Mercredi, journée qui s’annonce pluvieuse, mais qui sera fort occupée encore. Nous descendons prendre notre « scottish breakfast » et vêtus toujours de notre imperméable, nous traversons vers le terrain où s’affairent déjà plusieurs personnes. Des camions qui continuent de venir livrer du matériel, des agents de sécurité qui assure la circulation, des marchands qui finissent de s’installer, des combattants qui reviennent des douches, d’autres qui aménagent et mon amie Carole qui vient vers moi toute souriante, c’est un vrai rayon de soleil dans cette grise matinée. Elle m’offre de venir porter nos bagages à notre hôtel après avoir fait quelques courses à l’épicerie, je quitte donc avec elle, j’ai quelques courses à faire aussi.

Quelques heures plus tard, nous revenons en bavardant et riant beaucoup, je pense qu’elle va devenir une bonne amie. J’ai fait le plein de trucs sans gluten, de collations, de bières, de cidres et surtout de fromage cheddar typique du territoire. Nous sommes conscients de l’importance de se garder de la bouffe à grignoter dans nos quartiers, trop incertains de trouver un repas au moment où NOUS serons prêts à manger, en particulier Benoit. Nos valises encombrent maintenant la totalité du plancher de notre chambre même si nous avons déposé le stock de combat dans la tente des Québécois, tente fournie par nos fidèles amis belges avec qui nous partageons encore le campement. Toutefois, nous avons averti tout le monde, on se ramasse! Chaque année, nos amis nous offrent l’hospitalité de leur campement médiéval décorum et en retour nous les envahissons d’emballages de plastique, de bouteilles vides, de vêtements ou des outils qui jonchent la table et les alentours. Par ailleurs, ils ne sont que cinq, et nous vingt, ça peut vite devenir encombrant. Ils sont bien gentils, c’est une belle histoire d’amitié entre nous et nous voulons que ça le demeure. 

 Toutefois, dans notre chambre, même si j’ai pris la peine de mettre nos vêtements civils et médiévaux dans l’armoire et les tiroirs, dans même pas deux jours, ça va être un fouillis mur à mur. On s’en formalise même pu!

Le reste de la journée ressemble pas mal à celle d’hier, sauf qu’à la fin du jour, il y a plus de kiosques d’installés; plus de gens qui circulent; plus de sable dans la lice; plus de sièges; les drapeaux, l’énorme container pour ranger toutes les armes et l’écran géant sont mis en place; les fils et les micros sont dans la chambre, dont la fenêtre donne au-dessus de l’aire des combats, qui servira aux commentateurs. Chris Capaldi en tant qu’ex-athlète professionnel de rugby, complètera l’équipe cette année composée de Ben, Brendan, Dave et Dale. Ben croit que son point de vue peut être très intéressant. Stephen a aussi engagé un animateur de foule et de notre côté, nous ne sommes vraiment pas rassurés, puisque ce gars ne connaît absolument pas notre sport. Aussi, nous avons jeté un œil sur son site qui se veut à saveur humoristique et nous ne rions pas du tout, pire, nous craignons qu’il ne tourne au ridicule certaines actions durant l’événement.

Contrairement à l’an dernier, les commentateurs vont être entendus autant de la foule que sur la plate-forme live d’Internet. Ce qui signifie que sur le terrain, beaucoup de micros circuleront en même temps : les commentateurs, la personne qui appelle les équipes et qui donne les scores et l’animateur, ça peut devenir vite cacophonique. Pour l’instant on ne peut rien faire, on s’est fait imposer cet animateur sans même le rencontrer avant que le tournoi ne débute. Une source d’angoisse de plus pour mon anxieux chéri
      
     Heureusement, les dernières nouvelles des Ukrainiens sont bonnes, considérant la situation : même s’ils manqueront la première journée de combat demain, ils devraient arriver demain soir, en voiture de location. Il faudra tout de même changer le « set up » des duels de demain pour enlever les combattant (e)s ukrainien(ne)s participant(e)s.

Nous nous rejoignons au campement des Écossais convaincus que la journée s’achève et que nous pourrons décompresser avec les campeurs de plus en plus nombreux, mais on vient lui dire que plus loin on manque de bois pour faire des feux le soir, il a plu cette nuit et aujourd’hui et les nuits sont fraîches, certains individus envisagent même de couper du bois sur le terrain, whooooa! Ben contacte Stephen pour qu’il se dépêche à faire livrer le bois. C’est la SKL qui va s’occuper du dossier. On mange un peu de chili avec eux et on déambule épuisés jusqu’à notre hôtel. Demain est un autre jour, un grand jour!  







The last preparations...


Very very good friends, and great helpers! Joshua, Louise, Neal and Jacob.


The flight to London went well, if we exclude boarding with thirty Hasidic Jews who delayed a little flight by trying without embarrassment and politeness, to exchange their place with passengers, for the purpose to be seated together. At their insistence, the flight attendants finally had to intervene to remind them that people are free to refuse, which I have done.

When we arrive, I look in the crowd, realizing that I do not know the face of our benefactor Carole, but quickly,  she is the one who finds us. She seems to be in good spirits and speaks a beautiful English that I understand. She suggests we go for lunch, taking advantage of the time we have left before leaving our bus. We accept with enthusiasm, I am no longer able to eat the same little banana cake served every morning on the Air Canada flight. I'm hungry, we are not picky, anywhere will do,  McDonalds it will be!


It's funny, it is our third time  in London and until now I have not seen this city in the rain. It's sunny again, like last month, maybe it'll change on the road. After having food and chatting for an hour, Carole drove us to the station promising that she will take good care of our three big luggage. We only carry our cabin luggage and a suitcase for civilian clothes, toiletries and of course, a few bottles of alcohol to exchange or share. We put in one of our suitcases, food, bottles of water, our phone chargers, enough to entertain us on the bus. As we still have an hour to kill, we cross the street and have a coffee in a pub.


Everywhere on the tables, vinegar as a condiment, as in Quebec, not so long ago, it's part of our English culinary heritage.

In the bus, unlike last time, we make sure to sit as far as possible from the toilet. Of course, because we were so well prepared, the London-Perth trip seemed much shorter than last month. We are still relieved to arrive at our hotel in the middle of the night, to take a good shower and sleep in a cozy bed. Tomorrow, Louise will pick us up to bring us to Scone, we can settle down comfortably for the coming week.

Tuesday, May 8th: Little sleep in because we asked Louise not to come too early, we still arrived in the middle of the night and we needed to sleep, so we leave in mid-day. After a stop at the grocery store, we arrive at the hotel, our next home for the week, which is a 5-minute walk from the palace, in fact it is directly on the Scone grounds. We drop our bags, we are satisfied with our room and in addition there is a restaurant on the rez-de-chaussée, it will not be complicated for lunches.

We will then see the facilities, we take our raincoats, the weather is uncertain. The Scots tell us that in Scotland there are all seasons in a single day, we can only agree, it's the fourth time since July, that we set foot there. The Scottish camp is already installed, and it will welcome other campers from tonight and tomorrow night. Joshua who cooks on the fire, offers to keep with his provisions, gluten-free stuff for Benoit, an offer that does not refuse. Even if he can eat normally with a lot of moderation, he must go back to gluten-free as soon as he is under stress especially during tournaments, moments when he cannot to afford to be sick.



Quebecois are starting to arrive, this year we will be twenty representatives from Quebec, fighters, referees, helpers and chaperones. For the first time we have a full team of girls: Cloée, Béné, Gabrielle, Fanny and Marie-Pier. While we have a functional but incomplete team of guys: Benoit, Andrew, Yan, Dom, Charles and Louis-Alexandre. Dan, Gabrielle's spouse, will coach; Gabriel and Karin, two Blackwolf fighters, come to help; Igor and Amelie are there as referees, Annie, Laurie and Sebastien are there as companions and I who are everywhere and nowhere at once.


Ben will go around to see where the preparations are, the lists, the stands and to direct the sellers who are starting to arrive, but it is especially tomorrow that it will be the busiest. The flags must be installed at the top of the wall of the palace, it will not be an easy task, but at least, it is not him who will climb this time. He must go to the container for weapons and make sure there is effective surveillance. Of course, there is also Stephen who walks around and has responsibilities, but over time Ben has a hard time trusting him, especially since he realized that Stephen did not have the same perception at all. the IMCF of this event. Moreover, while Benoit had asked for a platform with at least 300 seats, Stephen just brought 100, convinced to have enough. After argumentation, Stephen orders another truck with 100 additional seats. This is the first time I see mobile platforms, it is practical as a system, in addition there is a roof. Maybe I saw it before, but I never noticed it was in a truck box.

There is not enough sand on the floor of the list, will have to bring a load of sand, otherwise the fighters will fight on small crushed stones, which is not ideal. You must also order additional bales of hay, essential for cutting moisture in tents, and firewood for fire. This is Louise who takes care of it. The jet lag begins to make its effects and I find myself a corner in a tent on the camp of the Scots to take a nap.



After a while, Ben comes to pick me up and we declare forfeit for today, we return to our hotel.

The next morning, the weather is rainy and cool, it's our last day to finish everything, so we take our raincoats and go down to the restaurant to have lunch. Hubert is there with his wife Martha and his son Adam, we have lunch with them. Most of the referees have arrived now, it is the Swede Bjorn who has been appointed as new chief referee by the presidium, after the departure of Steve last fall. He himself has appointed the Irishman Brendan Griffin as master of the lists, the latter working in close collaboration with the German Julia '' Fräulein Bo ''. Basically their job is to manage the schedule of all fights over four days; to make sure that the fighting is going well; that fighters are on time to fight or in preparation; that there be on each duel, four counters, a chief referee who has the final decision and a secretary to register the points. For team fights, there are no counters but there must be at least four referees around and within the contest to check and intervene if there are illegal moves or to intervene quickly and stop the fight in case of injury. Their work becomes particularly demanding in the big fights of 16 against 16, the maximum of referees is put to contribution.

At the venue, it is a little crazy, mainly because the ground is vast, there is A LOT of management to do and different entities lacking means and sometimes organization to take care of it. First, Stephen and the employees who will take care of the entrance and tickets and those hired to deal with the coming and going of vehicles for two days and who will manage the parking during the tournament. It ensures the finalization of the facilities: showers and toilets; the stands; the tent of the multimedia technician and giant screen; the merchants of food and alcohol, the big tent not far from the central list where will go to prepare or to rest the combatants and the referees; the immense tent that will serve as headquarters, for the meetings of captains each morning and which will host the Sunday party, they have also planned the coup, there is precisely a big truck that comes deliver several barrels of beer.

This is the price to pay to receive this huge production for free.


There is the camp of SKL (Scots) who hosts a few tents of different teams, they must help them settle. Within the group there are Louise and Jacob who manage their volunteers busy running from right to left: fetching wood, hay, water, accompany someone to the grocery store or ATM, install lights, go for air mattresses, etc.



And finally, Benoit, who has to lead the craft merchants so that they can set up their booth in the right place, must answer the millions of questions that are coming from everywhere from Stephen, the sound technician, the referees, the fighters who arrive with their tent and their encampment (they are not all in the Scots). He should be everywhere at the same time, it seems that everyone needs him, it would really take him a walkie-talkie. I run like a chicken with no head, because my hair is visible, everyone knows that I'm Benoit's wife and that normally where one of us is, the other is never far away, so that I am asked as much as him ... to find it in my turn. It will be nice tomorrow!!!

As if that was not enough, the bus of the Ukrainians who are on their way to Scone, broke down midway (in the Netherlands) and no garage can repair it in time. It's panic, it's one of our biggest teams and one of the strongest. It would be stupid that the fifty or so people who were finally able to receive their visas cannot arrive in time after tomorrow. Benoit feels very helpless this time, he remains in touch with Kateryna and Oleksii responsible for the team. They will see if they cannot rent vehicles, we cross our fingers. When the darkness makes way for the night, I drag my boyfriend to our hotel, must eat and sleep. Unfortunately, the restaurant is closed, we imitate referees who were delivered pizza and order beer at the bar which is happily open. Because we have a great need for peace and quiet, we retreat to our room with our box of pizza, my pint of beer and the pint of cider Ben. We are exhausted!

Wednesday, a day that looks rainy, but will be busy again. We go down to take our "Scottish breakfast" and always dressed in our raincoat, we cross to the ground where already several people are busy. Trucks that continue to deliver equipment, traffic security guards, merchants who are settling down, fighters returning showers, others who are working out, and my friend Carole, who comes to me smiling. it's a real ray of sunshine in that gray morning. She offers me to come carry our luggage to our hotel after doing some grocery shopping, so I leave with her, I have some shopping to do too.

A few hours later, we come back chatting and laughing a lot, I think she will become a good friend. I had lots of gluten-free stuff, snacks, beer, cider and especially cheddar cheese typical of the territory. We are aware of the importance of keeping the food to nibble in our neighborhoods, too uncertain to find a meal when WE will be ready to eat, especially Benoit. Our bags now clutter the entire floor of our room even if we have left the fighting gear in the tent of Quebecois, tent provided by our faithful Belgian friends with whom we still share the camp. However, we warned everyone, we pick up after ourselves! Each year, our friends offer us the hospitality of their medieval decorum camp and in return we invade them with plastic wrappers, empty bottles, clothes or tools that scatter the table and the surroundings. By the way, they are only five, and us twenty, it can quickly become cumbersome. They are very nice, it is a beautiful story of friendship between us and we want it to remain so.

However, in our room, even though I bothered to put our civilian and medieval clothes in the wardrobe and drawers, in not even two days, it's going to be a clutter wall to wall. We don’t care!

The rest of the day looks pretty much like yesterday, except that at the end of the day, there are more kiosks installed; more people going around;  more sand in the list; more seats; the flags, the huge container to store all the weapons and the giant screen are put in place; the wires and the microphones are in the room, whose window gives over the battle area, which will be used by the commentators. Chris Capaldi as a former professional rugby athlete, will complete the team this year consisting of Ben, Brendan, Dave and Dale. Ben believes that his point of view can be very interesting. Stephen has also hired a crowd leader and on our side, we are a little bit scare because this guy does not know our sport at all. Also, after we are checking his humour website, we do not laugh at all, worse, we are afraid that he’ll ridicules some actions during the event.

Unlike last year, commentators will be heard as much from the crowd as on the live platform of the Internet. Which means that in the field, many microphones will circulate at the same time: the commentators, the person who calls the teams and gives the scores and the host, it can quickly become cacophonous. For now, we cannot do anything, we were imposed this host without even meeting him before the tournament begins. A new source of anxiety for my  already quite anxious darling

Fortunately, the latest news from the Ukrainians are good, considering the situation: even if they will miss the first day of fight tomorrow, they should arrive tomorrow evening, by rental car. It will still change the "set up" tomorrow's duels to remove the Ukrainian fighters.

We meet again at the Scot’s camp convinced that the day ends and that we can decompress with the campers more and more, but we just tell him that further lack of wood for fires at night, it rained this night and today and the nights are cool, some people even plan to cut wood on the ground, whooooa! Ben contacts Stephen to get the wood delivered. SKL will take care of the case. We eat a little chili with them and we wander exhausted to our hotel. Tomorrow is another day, a big day!




jeudi 4 juillet 2019

Vers le tournoi en Écosse: Travail d'équipe!




Nous adorons voyager! Une chance parce que nous n’avons quasiment pas le temps « d’avoir hâte » de repartir. Cette fois-ci, nous sommes revenus à Montréal le 4 avril et nous repartirons le 6 mai, dans 32 jours! Ça a l’air long 32 jours? Vraiment pas! D’abord, nos passeports échouent le 8 avril, faut vite refaire la demande pour les avoir avant de partir, ouains ouains je le sais, on a un peu trop procrastiné.

Dossier IMCF : D’abord le vidéo promotionnel, faut le terminer et même si dans les faits ce n’est pas Benoit qui le monte, il fait la recherche de la musique avec le concepteur, envoie la pièce au reste du présidium pour avoir leur approbation, retourne la confirmation à Chris (le concepteur), demande au trésorier l’argent nécessaire pour acheter la musique, la paie et l’envoie à Chris. Celui-ci envoie son travail à Benoit qui le montre ensuite au présidium puis donne le OK ou fait changer si y a des trucs qui clochent.

Ensuite, choisir avec Hubert les modèles de trophées et de médailles pour ensuite passer par le trésorier, passer la commande et s’assurer que ce sera livré en Écosse avant le tournoi. Y a aussi le problème des chambres d’hôtel à régler, on doit s’assurer que tous les arbitres soient logés et nourris le matin et le midi pendant quatre jours. On doit savoir exactement combien en ont besoin et comme c’est en location double, il y aura donc, deux arbitres par chambre. Benoit contacte ceux et celles qui y seront logés (certains dorment ailleurs avec leur équipe ou famille). Il doit savoir qui couche où pour faire les réservations. Il prend aussi des chambres pour les membres du présidium qui en ont besoin, comme nous par exemple.

Un matin, Kateryna contacte Benoit en panique, toute l’équipe s’est vue refuser leur demande de visa. Le problème est que la Grande-Bretagne craint que ce ne soit des Ukrainiens qui tentent d’immigrer illégalement. Benoit contacte William et lui explique la situation, ce dernier lui donne l’adresse courriel de certains des convives de notre fameux diner et assure qu’il les contactera lui aussi de son côté. On se dit que ce repas aura peut-être été plus utile que nous le pensions, vive les relations diplomatiques! Avec la ruse et les efforts de Benoit combinés avec l’aide de William, en moins d’une semaine, presque toutes les demandes de visa sont acceptées. Kateryna est complètement subjuguée et bien sûr, très très reconnaissante.

Y a aussi plein de détails à penser comme les drapeaux, cette fois, on veut que l’IMCF ait ses propres drapeaux de tous les pays participants. Y a les pass médias à faire, pour la quinzaine de journalistes, plus notre photographe attitrée, Caroline.

L’horaire! Normalement, la tâche de la secrétaire, toujours absente. Faut mousser l’événement sur les réseaux sociaux au maximum, si au moins tout le monde s’y mettait pour faire circuler, sur Facebook, Instagram, etc. les annonces et le vidéo qui est d’ailleurs époustouflant…Y a peut-être 10-15 % des participants qui le font. Pourtant on sent bien l’excitation, 31 pays avec leur équipe sont inscrits, presque 500 combattant(e)s, c’est notre plus gros tournoi jusqu’à maintenant.

D’ailleurs ça nous fait très plaisir quand les Écossais nous envoient des images d’eux distribuant des pamphlets à Perth tout d’armure vêtus. Un bon p’tit coup de pub au sein de la population locale, une bonne partie de notre public.





Il y a encore des journalistes d’ici et d’ailleurs qui communiquent avec Ben, c’est pas facile à gérer puisqu’il a aussi son « vrai » travail, rémunéré celui-là, il donne donc des rendez-vous pendant ses pauses quand il revient à la maison. La BBC lui propose de couvrir l’événement et d’en parler à tous les jours à leur émission matinale (un genre de « Salut Bonjour »). Il aimerait qu’un de leurs journalistes mette une armure et sur son casque, une caméra go pro, et qu’il fasse un combat amical de béhourd avec l’équipe écossaise, contre une équipe de notre choix. Benoit n’hésite pas une seconde et prévient l’Ost du Québec, ils vont passer à la BBC.

Les ordinateurs sont ouverts 24 heures sur 24, le téléphone de Ben reçoit 60 à 80 messages d’un peu partout sur la planète chaque jour et nuit. Des messages auxquels il doit répondre rapidement. Courriels, textos, messenger, sur les boards de discussion, mais c’est là que son TDAH lui est d’un grand secours. Chez ceux qui ont ce trouble, ils ont des problèmes de distractions et d’impulsivité, ils ont du mal à trier par ordre d’importances. Benoit n’y échappe pas, sauf que dans les circonstances, toutes ses cases à lui sont occupées, pas de place pour d’autres distraction et elles sont toutes « également » urgentes. C’est comme s’il trouve son confort à butiner à toute vitesse sur tous ses dossiers et interférences, ça demande des actions rapides qui ne requièrent pas une attention soutenue. Bien sûr, pour la personne qui vit avec, comme moi par exemple, ça demande une très très très grosse dose de compréhension et de patience. Faut pouvoir vivre au quotidien avec l’impulsivité dans toutes ses émotions en montagne russe, bien que Benoit soit naturellement un être intense, c’est toujours spectaculaire quand approche le tournoi mondial. Cependant, chaque jour, il se réserve un 15-20 minutes de sieste, ça comble des nuits de 3-5 heures.

Moi, en plus d’être son assistante dévouée, j’ai des contrats à finir et son gambison à faire. Comme toujours, je fais le tour de notre stock médiéval pour m’assurer que tout est en ordre, Benoit lui fait quelques petites réparations sur son armure entre deux entraînements. Il rouspète sans cesse que ce n’est pas suffisant, il devrait en principe, s’entrainer deux fois plus. Mais il n’a pas le temps, il vit deux vies en parallèle, celle d’un Vice-président d’une fédération qui organise un très gros tournoi mondial de quatre jours, et celle d’un chauffeur de bus pour la ville de Montréal qui est aussi un combattant qui part dans quelques semaines en Écosse et qui fait partie du C.A de la fédération du Québec de combats médiévaux.

Nous sommes encore en train de jongler avec les différentes options qui s’offrent à nous pour notre transport, nous avons le même problème que le mois dernier, toujours pas de vol direct Montréal ou même Toronto-Glasgow par Air Canada. Ce qui nous oblige à prendre Montréal-Londres et payer pour un vol ou par bus, comme la dernière fois. Cependant, cette fois-ci, nous avons une tonne de valises, on voudrait bien prendre un vol, mais ça va nous coûter vraiment trop cher. Avec le bus, ce n’est pas possible puisque nous dépassons la limite permise, le train c’est presqu’aussi cher que l’avion. On regarde l’option de location de voiture à Londres pour nous rendre à Perth, ça aussi c’est horriblement cher.

Puis Jacob a une idée de génie qu'il suggère ensuite à Benoit, pourquoi ne pas s’arranger avec l’équipe anglaise qui loue un camion pour apporter leurs armes et armures, peut-être pourrions-nous cotiser et y mettre nos grosses valises? Benoit communique avec le capitaine de l’équipe, Rowland, avec qui il s’était battu lors du tournoi à Claregalway en Irlande. Au bout de quelques jours ce dernier propose une solution vraiment géniale. Carole, l’une des dames aidantes qui suivent et aident l’équipe, partira mardi avec sa voiture et son stock et montera jusqu’à Perth.  Comme nous arriverons le dimanche à Londres, elle offre de venir nous chercher à l’aéroport de Londres, de nous prendre avec nos bagages (costumes et armures), de nous déposer à la gare et qu’elle nous les apporte là-bas au milieu de la semaine. Nous n’en aurons pas besoin avant jeudi matin. Ah! Quelle gentillesse!!! Évidemment on accepte!

Bon, on réserve notre vol pour Londres, nos billets de bus pour Perth, on réserve pour la première nuit, une chambre dans l’hôtel où travaille Jacob et où se trouve notre arrêt de bus. Nous aurons notre chambre pour le tournoi à partir du mardi jusqu’au dimanche. Ensuite nous récupérerons notre voiture de location à Perth (on a eu un super bon prix) pour aller se promener dans les Highlands.

Carole écrit à Benoit pour lui proposer de prendre aussi nos bagages après le tournoi, qu’elle laissera dans sa voiture et quand nous finirons notre voyage elle viendra nous accueillir à la gare et nous reconduira à l’aéroport. Cette femme c’est un ange!

C’est comme Jonathan, chauffeur Uber, ancien combattant de la UFC mais surtout un ami de Benoit qui nous offre de venir nous reconduire à l’aéroport, comme il l’a fait pour notre voyage au Mexique. Nous apprécions tellement ces coups de main qui s’offrent au gré de nos aventures.

Souvent, les gens nous disent qu’ils nous trouvent chanceux de faire tous ces voyages et pourtant ça n’a rien à voir avec la chance. Bien sûr, Ben a pu garder ses billets d’avion (à très petit prix) d’ex employés d’Air Canada, mais il les a travaillé ces 17 années à faire l'entretien des avions, dans des conditions parfois épouvantables. Dans les hangars fermés il a été mis en contact avec des produits super dangereux et cancérigènes jusqu’à ce que la compagnie sécurise tout ça. Et finalement, victime de mise à pieds cavalière avec 2 000 autres employés en 2012, il a galéré pendant 3 ans à tenter de retrouver un travail décent. Ses billets, il les mérite amplement, moi oui peut-être suis-je chanceuse de pouvoir en profiter, c’est l’un des avantages que j’ai eu en devenant son épouse, il y a de cela 15 ans, quoique à cette époque nous ne voyagions pas encore.

Ces billets ont le désavantage d’être toujours standby : nous prenons le vol seulement s’il reste de la place, il nous est arrivé d’ailleurs quelques aventures, la plus spectaculaire à Francfort, lors du tournoi à Malbork. Une expérience hautement stressante! Faut être capable de vivre avec les imprévus, les incertitudes, les surprises et ne pas trop tenir à son confort.

Quand je regarde le tableau avec un peu de recul, je ne crois pas que beaucoup de gens échangeraient leur vie avec la nôtre. Faut vouloir vivre de cette façon, c’est un choix que nous avons fait tous les deux, il y a quelques années. Vivre dans ses valises au lieu de sa propre maison ou de son condo, n’avoir jamais vraiment le temps et les moyens de repeindre, de changer le rideau de douche, de mettre des plantes sur la rampe du balcon, d’acheter un lit (!) bref de remettre à plus tard une foule de choses parce que ton temps et ton argent passent sur tes voyages. C’est d’accepter de dormir sur une scène parmi les décors épars, derrière les rideaux d’un gymnase d’une école primaire; ou sur un futon dans un dojo et partager la douche avec une douzaine de personnes; ou de dormir dans une cabane ou le lit est aussi dur que le sol et que tu dois partager la douche et trois toilettes avec une trentaine de personnes pendant une semaine; ou dans une chambre tellement crasseuse que tu dors sur les couvertes; dormir dans une tente…sans équipement de camping; ou carrément dans un aéroport avec ta tonne de bagages à côté. C’est manger quand tu peux et pas toujours ce que tu veux. C’est aussi accepter de faire plus de 35 heures de transport sur un voyage de 6 jours, comme nous venons de le faire le mois dernier. Bien sûr, il y a des fois où les conditions sont excellentes, je pense à la superbe chambre à Claregalway, mais je dirais que c’est 50/50.

Bref…non ça n’a rien à voir avec la chance, c’est le résultat d’un choix de vie assez téméraire. Un choix qu’on a fait pendant notre grosse débâcle où nous avons perdu nos jobs, notre appart, notre chien et pas mal de joie de vivre. On a alors réajusté nos flûtes et on s’est promis de vivre un mode de vie qui nous rendra heureux, c’est bien parce qu’on se faisait la même idée du bonheur. Ça ressemble à celle que l’on vit maintenant.

Oh oui! J’oubliais! Voici le vidéo de cette année :



Puissant non?



To the tournament in Scotland: Teamwork!





We love to travel! Great! Because we hardly have the time "to look forward" to leave. This time, we returned to Montreal on April 4th and we will leave on May 6th, in 32 days! Does it look long 32 days? Truly not! First, our passports fail on April 8, must quickly redo the request to have them before leaving, yeah yeah I know, we have a little too procrastinated.

IMCF file: First the promotional video, must be finished and even if in fact it is not Benoit who create it, he researches the music with the designer, sends the piece to the rest of the presidium to have their approval, return the confirmation to Chris (the designer), ask the treasurer for the money to buy the music, pay it and send it to Chris. This one sends his work to Benoit who then shows it to the presidium then gives the OK or makes change if there are things that rattle.

Then, choose with Hubert the models of trophies and medals and then go through the treasurer, place the order and ensure that it will be delivered in Scotland before the tournament. There is also the problem of hotel rooms to be settled, we must ensure that all referees are housed and fed morning and afternoon for four days. We must know exactly how many need it and since it's double rental, there will be two referees per room. Benoit contacts those who will be accommodated (some sleep with their team or family elsewhere). He must know who sleeps where to make reservations. It also takes rooms for members of the presidium who need it, like us for example.

One morning, Kateryna contacted Benoit in panic, the whole team was denied their visa application. The problem is that Britain is afraid that it will be Ukrainians trying to immigrate illegally. Benoit contacts William and explains the situation, the latter gives him the email address of some of the guests of our famous dinner and ensures that he will also contact them on his side. We say that this meal may have been more useful than we thought, long live the diplomatic relations! With Benoit's cunning and efforts combined with William's help, in less than a week almost all visa applications are accepted. Kateryna is completely subjugated and of course very grateful.


There are also plenty of details to think like flags, this time, we want the IMCF to have its own flags of all participating countries. There are media passes to make, for the fifteen journalists, plus our official photographer, Caroline.

The schedule! Normally, the task of the secretary, still absent. The event should be promoted on social networks to the maximum, if at least everyone was going to circulate on Facebook, Instagram, etc. the ads and the video which is also breathtaking ... There may be 10-15% of the participants who do it. Yet we feel the excitement, 31 countries with their team are registered, almost 500 fighters, this is our biggest tournament so far.

Besides, it makes us very happy when the Scots send us pictures of them distributing pamphlets in Perth all dressed in armor. A good pub shot among the local population, a good part of our audience.


There are still journalists from here and elsewhere who communicate with Ben, it's not easy to manage because he also has his "real" work, paid that one, he gives appointments during his breaks when he comes home. The BBC offers to cover the event and talk about it every day on their morning show.  He would like one of their reporters to put armor and a go pro camera on his helmet and have a friendly fight with the Scottish team against a team of our choice. Benoit does not hesitate a second and warns the Ost of Quebec, they will move to the BBC.

Computers are open 24 hours a day, and Ben's phone receives 60 to 80 messages from around the world every day and night. Messages that he must answer quickly. Emails, text messages, messenger, on the boards, but that's where his ADHD is a great help. In those who have this disorder, they have problems of distractions and impulsivity, they have trouble sorting in order of importance. Benoit does not escape, except that in the circumstances, all his boxes are occupied, no room for other distractions and they are all "equally" urgent. It is as if he finds his comfort to forage at full speed on all his files and interferences, it requires quick actions that do not require sustained attention. Of course, for the person who lives with, me for example, it requires a very very large dose of understanding and patience. Must be able to live every day with impulsiveness in all his emotions in a roller coaster, although Benoit is naturally an intense being, it is always spectacular when approaching the world tournament. However, every day, he reserves a 15-20 minutes of nap, it fills nights of 5 hours.

I, in addition to be his devoted assistant, I have contracts to finish and his gambeson to do. As always, I go around our medieval stock to make sure everything is in order, Benoit made him some small repairs on his armor between two workouts. He constantly grumbles that this is not enough, he should in principle, train twice more. But he does not have the time, he lives two lives in parallel, that of a vice-president of a federation who organizes a very big world tournament of four days, and that of a bus driver for the city of Montreal is also a fighter who leaves in a few weeks in Scotland and is part of the CA of the Quebec Federation of Medieval Fights.

We are still juggling the various options available to us for our transportation, we have the same problem as last month, still no direct flight Montreal or even Toronto-Glasgow by Air Canada. Which forces us to take Montreal-London and pay for a flight or bus, like last time. However, this time, we have a ton of suitcases, we would like to take a flight, but it will cost us too much. With the bus, it is not possible since we exceed the limit, the train is almost as expensive as the plane. We look at the car rental option in London to get to Perth, that's also horribly expensive.

Then Jacob has an idea of ​​genius, why not deal with the English team who rent a truck to bring their weapons and armor, maybe we could contribute and put our big suitcases? Benoit communicates with team captain Rowland, with whom he fought at the Claregalway tournament in Ireland. After a few days the latter offers a great solution. Carole, one of the assisting ladies who follow and help the team, will leave on Tuesday with her car and her stock and will go up to Perth. As we arrive on Sunday in London, she offers to pick us up at the London airport, to take us with our luggage (costumes and armor), to drop us at the station and bring them there. mid-week. We will not need it until Thursday morning. Ah! What kindness!!! Obviously, we accept!

Well, we book our flight to London, our bus tickets to Perth, we reserve for the first night, a room in the hotel where Jacob works and where is our bus stop. We will have our room for the tournament from Tuesday to Sunday. Then we will pick up our car rental in Perth (we had a great price) to go for a walk in the Highlands.

Carole writes to Benoit to offer to take our luggage after the tournament, which she will leave in her car and when we finish our trip, she will welcome us at the station and we will drive to the airport. This woman is an angel!

It's like Jonathan, driver Uber, a veteran of the UFC but especially a friend of Benoit who offers to come and drive us to the airport, as he did for our trip to Mexico. We appreciate so much the help that comes with our adventures.

People often tell us that they think we are lucky to do all these trips and yet it has nothing to do with luck. Of course, Ben was able to keep his plane tickets (at a very low price) from Air Canada employees, but he worked them for 17 years doing maintenance on airplanes, sometimes in appalling conditions. In the closed hangars he was put in contact with super dangerous and carcinogenic products until the company secures all that. And finally, victim of cavalier dismissal with 2,000 other employees in 2012, he went through three years trying to find a decent job. His tickets, he deserves them amply, me yes maybe I'm lucky to be able to enjoy it, it's one of the advantages that I had when I became his wife, 15 years ago, although at that time we were not traveling yet.

These tickets have the disadvantage of being always standby: we take the flight only if there is a place, there have happened to us some adventures, the most spectacular in Frankfurt, during the tournament in Malbork. A highly stressful experience! You must be able to live with the unexpected, the uncertainties, the surprises and not to hold on to your comfort.


When I look all this with a little perspective, I do not think many people would exchange their life with ours. You must want to live this way, it's a choice we both made a few years ago. Living in your suitcases instead of your own home or condo, never really have time to repaint, change the shower curtain, put plants on the balcony railing, buy a bed (!) in short, postpone a lot of things because your time and money go on your travels. It is to agree to sleep on a scene among the scattered scenery, behind the curtains of a gymnasium of a primary school; or on a futon in a dojo and share the shower with a dozen people; or to sleep in a hut where the bed is as hard as the floor and you have to share the shower and three toilets with about thirty people for a week; or in a room so filthy that you sleep on the covers; sleeping in a tent ... without camping gear; Or outright in an airport with your ton of luggage next door. It's eating when you can and not always what you want. It's also accepting to do more than 35 hours of transportation on a 6-day trip, as we just did last month. Of course, there are times when the conditions are excellent, I think of the beautiful room in Claregalway...ahh.

In short ... no it has nothing to do with luck, it is the result of a rather reckless choice of life. A choice we made during our big debacle where we lost our jobs, our apartment, our dog and a lot of joy of living. We then readjusted our flutes and we promised ourselves to live a way of life that will make us happy, that's good because we had the same idea of ​​happiness. It looks like the one we live now.

Oh yes! I forgot! Here's the video of this year:


Powerful no?