Jeudi,
c’est notre dernière journée avant de reprendre la route le soir même et nous
en profitons pour relaxer. La raison pour laquelle nous roulerons de nuit est
que notre vol à Francfort est le lendemain matin à 10:00 et que nous sommes
trop fauchés pour coucher dans un de ces hôtels extrêmement chers. Donc nous
avons prévu passer cette nuit-là à rouler pour sauver des sous mais aussi pour
nous permettre d’être assez fatigués pour dormir dans l’avion. Être
inconfortable et dormir c’est toujours mieux qu’être inconfortable et éveillé
car on en a beaucoup plus conscience et c’est plus long.
On en profite pour remettre de l’ordre
dans nos bagages et pour regarder sur le streaming le déroulement de Battle of
the nations, notre compétiteur. Leur événement se fait une semaine après le
nôtre à Prague, ce qui n’est pas une mauvaise chose pour ceux et celles qui
peuvent se permettre de faire les deux tournois, ils prennent deux semaines de
congé et puis voilà. Mais ça coûte cher et quand les tournois ont lieu dans un
court laps de temps, les combattants moins chanceux doivent choisir lequel ils
feront cette année. Nous croyons que ce n’est guère un hasard si ça a été
organisé ainsi.
On regarde un peu les combats et particulièrement
la lice qui doit bien être la moitié de la nôtre et est ainsi faite pour
avantager les Russes qui excellent dans le combat rapproché, mais c’est
tellement laid et ennuyant à regarder! Pas de grands mouvements, pas d’équipe
qui s’élancent ensemble. Nous sommes unanimes, bien que nous reconnaissions
quelques combattants qui étaient la semaine dernière à notre événement, ce
n’est vraiment pas enlevant. Adam vice-président de la fédération suit tout ça,
tout en parlant avec d’autres membres du présidium au téléphone et au bout d’un
moment on finit par comprendre que le prochain tournoi aura lieu à Berlin.
Normalement l’IMCF attend d’être vraiment certain avant de divulguer le lieu,
pour éviter que les combattants organisent déjà leur voyage et que soudainement
la destination change. Adam nous demande de garder le secret, même envers notre
Fédération au Québec, ce que nous lui promettons bien sûr.
Après notre souper tardif, nous quittons
nos ami (e)s en les remerciant chaleureusement pour leur accueil et leur grande
gentillesse, nous sommes conscients de la chance que l’on a, d’avoir de si bons
amis et d’avoir pu faire tout un tas de trucs extraordinaires. Nous prenons la
route vers 10:00 et nous avons devant nous six heures de routes jusqu’à
Francfort, sans compter les arrêts pipi-café-snack. Benoit conduit la première
partie, ensuite Andrew prendra la relève, comme toujours je suis derrière libre
de dormir. J’en suis incapable…
Une autoroute longue ennuyante, de nuit
c’est trop facile de s’endormir et puis les voitures roulent tellement vite,
incluant la nôtre. Je me suis installée de façon à voir le regard du conducteur
dans le rétroviseur et ainsi être en mesure de le tenir éveillé si les yeux
commencent à se fermer. Je parle avec Benoit pendant qu’Andrew dort, je pense
que ça le tiendra plus alerte que la musique. Ce n’est pas difficile de trouver
des sujets, nous venons de vivre tellement de choses! Aussi nous pensons déjà
au prochain tournoi et au même moment on voit les pancartes nous indiquant les
prochaines sorties pour Berlin. On trouve super que ça ait lieu à Berlin, au
milieu d’une grande ville ça va être très différent et puis on va pouvoir
finalement la visiter.
Nous roulons un bon deux heures avant
de faire un arrêt, jusqu’à maintenant ça va, mais nous ressentons le besoin de boire
un café. Andrew qui émerge, demande si c’est son tour d’être derrière le volant
mais Benoit se sent d’attaque pour reprendre la route. Les deux heures
suivantes sont entrecoupées plus souvent d’arrêts, la résistance au sommeil
étant moins grande. Andrew propose de prendre le volant et Benoit lui laisse un
peu à contrecœur, il a du mal à faire confiance aux autres conducteurs, mais
faut bien se rendre à l’évidence, il dort debout et ça devient dangereux.
Je devrais dormir moi aussi, mais même
si je croule de fatigue, je suis trop nerveuse. Je garde ma position de
surveillante de yeux parce que j’ai deux fois plus de travail à faire,
surveiller Andrew pour m’assurer qu’il ne s’endorme pas ET pour qu’il arrête de
regarder son GPS qu’il a sur les cuisses. On a eu beau lui dire qu’il n’en a
pas besoin jusqu’à ce que nous arrivions près de Francfort, rien à faire, il a
le regard baissé la plupart du temps. Je ne sais jamais si c’est le sommeil ou
la manie du GPS. En ce moment je dois avoir les yeux injectés de sang tellement
je résiste au sommeil. Je m’occupe et je mets de la musique ayant épuisé tout
mon répertoire de sujets avec Ben.
Je ne peux m’empêcher de penser à ces
films d’horreur où on compatit avec les victimes en attendant fébrilement la
fin de la nuit et que le ciel s’éclaircisse enfin, un moment béni où les
créatures de la nuit disparaîtront. Je surveille le ciel, avec espoir entre une
toune de Zac Brown et une autre des Cowboys Fringants, car la clarté aide à
rester éveillé.
Je « fake » une envie de pipi pour
qu’on s’arrête, pour ME donner un répit de haute surveillance. Je prends mon
temps! Ben se réveille et se commande un café, good !! Mon chum est capable de
condenser une nuit de sommeil en 45 minutes et une grosse sieste régénératrice
en 15 minutes, c’est toujours ahurissant mais c’est pratique en voyage. Je sais
qu’il ne dormira plus avant qu’on arrive, il laisse tout de même le volant à
Andrew, je vais peut-être roupiller un peu. En reprenant la route je vois le
ciel s’éclaircir et peu à peu les pancartes commencer à annoncer Francfort,
même s’il reste encore plusieurs dizaines de kilomètres avant d’y être. Je
réussi à m’assoupir durant ce bout de trajet et quand j’ouvre les yeux nous
approchons de l’aéroport. Enfin!
Nous allons reporter la voiture et
commençons notre « périple » du retour, nous avons quelques heures devant nous
mais nous devons aller nous enregistrer sur le vol Francfort-Montréal à partir
de la borne et enregistrer les bagages « suspects » d’armure. Nous décidons de
faire tout ça avant de se trouver un resto pas trop cher, ce qui n’est jamais
facile dans un aéroport, surtout après avoir passé la sécurité. Je me suis
toujours demandée si c’était parce que d’une certaine façon on te disait :
« Tu voyages, t’es riche, paies! » ou bien parce que t’as pas le choix, tu ne
peux ressortir, donc on profite de toi.
Bref, on se retrouve de l’autre côté
dans un délai raisonnable avec une faim de loup, et on se trouve un p’tit café
qui servent des pâtisseries délicieuses au prix d’aéroport. Nous nous rendons
confiants vers notre quai d’embarquement, puis nous voyons une file VRAIMENT
grosse, soudainement notre confiance se transforme peu à peu en inquiétude,
surtout Benoit, qui connait bien le système et redoute des passagers détournés
sur un autre vol, NOTRE vol. Dans la ligne, beaucoup de client(e)s d’origine
indienne ou pakistanaise qui semblent perturbés ou inquiets, Benoit est certain
qu’ils proviennent du vol pour Toronto d’hier soir et qu’ils ont été déplacés
sur notre vol en direction de Montréal. Pour en avoir le cœur net, il va au
comptoir pour s’informer auprès de l’agente qui lui confirme ce qu’il croyait
et qu’il n’embarquera pas sur ce vol, impossible! Eh merde!
Elle lui dit que plus tard, il y a un
vol Francfort-Ottawa, et un en direction de Toronto, peut-être aurons-nous une
chance d’embarquer dans plusieurs heures. Bon, on se résigne à passer la
journée dans l’aéroport et par chance nous trouvons un endroit avec des chaises
longues pour pouvoir y dormir, Je dois admettre que cet aéroport est vraiment
bien, agréable et on y retrouve l’efficacité allemande que ce soit dans le
système en général ou dans le professionnalisme des employés. On s’installe
donc pour dormir à tour de rôle pour éviter de se faire voler, même si je ne
suis pas bien craintive sur ce point.
En après-midi, nous optons pour un vrai
repas, nous ignorons encore combien de temps nous traînerons ici et même si
nous prenions le prochain vol pour Ottawa, le prochain repas dans l’avion est
trop loin encore. On opte donc pour un resto pub et mangeons pour une dernière
fois des schnitzels en sol allemand. On espère de tout cœur embarquer dans l’un
des deux vols car le prochain est demain matin.
Nous retournons au comptoir, mais avons
envie de pleurer quand on constate qu’il y a encore beaucoup d’Indiens et de
Pakistanais. L’agent n’est guère optimiste, même pour le second vol en
direction de Toronto, notre moral commence à en prendre un coup et nous sommes
tellement fatigués. De notre siège sur le quai, nous n’avons que peu d’espoir
d’être appelés après avoir vu tous les clients passer la porte les menant à
leur avion pour le vol vers Ottawa puis vers Toronto. Nous avons sorti l’ordi
et les cellulaires pour les charger à une borne, nous sommes un peu éparpillés
autour de nous, installés pour passer encore plusieurs heures à attendre quand
Benoit est appelé! Nous nous ruons car tous les passagers sont maintenant à
bord. L’agent nous dit qu’il reste une place, qui embarque? Benoit ou moi?
Andrew ne pouvant la prendre puisqu’il n’est pas bénéficiaire des billets,
Benoit me dit : « Vas-y, t’embarques !» Je gèle, complètement paralysée
alors que je dois embarquer à l’instant! Je me ramasse en 5 secondes, ramasse
mon bagage à main, mon cell, embrasse furtivement mon chum et me dit que si mon
avion crash sans que je n’ai pu dire au revoir convenablement à mon chum, je
reviendrai hanter éternellement l’aéroport. Je laisse donc derrière les deux
gars piteux et m’engouffre dans l’avion plein à pleine capacité, de gens
impatients, grognons et bruyants. Arrivée à hauteur de mon siège qui est
évidemment au milieu d’un rang de trois, il y a deux hommes et sur mon banc,
une espèce de grosse machine branchée au monsieur du fond pour l’aider à
respirer. Je vais voir l’agent de bord pour lui en faire part, celle-ci est
débordée et je dois dire assez préoccupée après avoir constaté que je disais
bien la vérité et qu’il était hors de question de déplacer la machine. Avec un
soupçon d’espoir, je lui glisse que je peux bien m’accommoder d’un siège en
avant en première classe, section rarement pleine pour des raisons évidentes.
Je lui rappelle en douce que je suis l’épouse d’un employé, et qu’il nous est
arrivé quelque fois de s’y retrouver par manque d’espace. Évidemment ce n’est que
pour l’aider que je lui en fais part (bon bon ça aurait bien fait mon affaire
aussi…), mais la dame est offusquée, me répondant que ça ne se fait plus
maintenant!
Silencieusement, je lui réponds de se
débrouiller toute seule et plein d’autres choses plus ou moins vulgaires. On
s’entend j’étais aussi à bout de nerfs à ce moment-là.
Elle finit par me trouver un siège,
j’ignore par quel miracle! Probablement qu’elle a déplacé une personne en
classe affaire pour me donner son siège. Résignée, je m’installe du mieux que
je peux et songe que dans sept heures je débarquerai à Toronto et je réalise
soudainement que notre carte de guichet utilisable est dans le portefeuille de
Benoit. Merde, merde merde…Si je débarquais à Montréal, à la limite, je
pourrais appeler quelqu’un, mais à Toronto, je n’ai personne et surtout même
pas de quoi m’acheter un café.
Bon faut que je dorme un peu, ah ben
non, y a toutes les foutues annonces à l’intercoms, en anglais et en allemand
et je ne peux mettre mes écouteurs parce qu’ils ne sont pas réglementaires
jusqu’à ce que nous soyons dans les airs. Bon on décolle, bientôt je
n’entendrai plus le bébé qui hurle pas loin mais je n’aurai pas le choix
d’entendre les annonces qui s’immiscent pendant les films même avec mes
écouteurs. Après avoir mangé un souper un peu fade mais nécessaire, je me
choisis un film et j’espère m’endormir profondément dessus.
Je suis trop inconfortable pour y
parvenir totalement, mon sommeil est entrecoupé de douleurs au cou, de coups de
coude du voisin et d’inquiétude pour mon arrivée et pour Benoit et Andrew
restés coincés là-bas. Mon vol de connexion pour Montréal m’inquiète, il est
une heure trente après mon arrivée à Toronto ET je dois reprendre mes bagages
et les réenregistrer, à mon avis ça relève du miracle si je réussis. Ce qui
veut dire aussi que je resterai à attendre le vol suivant sans un sou qui
m’adore. Mon cell est complètement déchargé et je dois trouver une borne pour
communiquer avec un bon samaritain qui viendra me chercher à l’aéroport de
Montréal.
Je finis par m’endormir juste
suffisamment longtemps pour manquer la collation probablement insipide alors
que j’avais faim, mais bon on arrive dans une trentaine de minutes, je vais me
tolérer. Lorsque je sors de l’avion et me dirige au comptoir, je ne sais pas du
tout où je dois aller, je suis complètement perdue, fatiguée, affamée,
déprimée, sans le sou plus que vulnérable. Je demande aux trois agentes si y en
a une qui peut me parler en français, aucune ne peut, en fait aucune ne VEUT
parler en français, parce que je sais reconnaître quelqu’un qui veut
communiquer. Y en a une qui pousse l’audace à me dire fièrement qu’elle peut me
parler toutefois en espagnol, je regarde mon poing et lui dit de ne pas
s’écraser sur son joli petit nez. Je ne retrouve plus mes mots et de toute
façon, y a cette petite voix dans ma tête qui me rappelle que nous sommes au
CANADA, lieu où l’on vante le bilinguisme, anglais et français,
particulièrement dans un aéroport. Plus que jamais je veux me séparer de ce
pays qui n’a aucun respect pour les francophones, l’autre réalité du Canada. Je
finis par baragouiner, trop faible pour me battre et les engueuler. Je lui
demande dans un anglais magané, fatigué, blâsé, si je peux réussir à prendre le
prochain vol pour Montréal, et la réponse est comme je le craignais, non. Je
récupère mes bagages, retourne à l’enregistrement où tout le monde ne me répond
qu’en anglais même quand je leur parle en français, ils ne veulent même pas
essayer, en fait, plus je voyage dans le monde, plus je constate que le seul
endroit où on refuse d’essayer de nous comprendre c’est dans le Canada. Les
employés sont bêtes comme leurs pieds et j’ai des envies de meurtres. Je
repasse la sécurité, en file au moins 45 minutes, même au milieu de la nuit et
je vais m’installer, penaude d’avoir manqué mon vol. J’ai faim, mais je dois
prendre mon mal en patience et je cherche une borne de recharge pour mon
téléphone, alors qu’à Francfort y en avait partout. Je suis sur le point de
m’écraser sur le sol et pleurer toutes les larmes de mon corps quand je vois un
p’tit monsieur asiatique qui me fait signe que je peux brancher mon appareil
sur son ordi. Bonté divine!
Je jette un œil au prochain vol que je
dois prendre dans une trentaine de minutes et ça me laisse du temps pour
envoyer un S.O.S à mon réseau facebook. Comme il est actuellement 11:30 pm, il
est 5:30 am en Allemagne, peut-être pourrais-je communiquer avec Ben. J’envoie
mes messages et j’attends, j’attends…zzz j’attends. Je réalise que mis à part ma demi-heure dans l’auto,
ma demi-heure à l’aéroport et mon heure dans l’avion, je n’ai pas dormi depuis plus
ou moins 48 heures. J’attends qu’on appelle mon nom pour me donner un billet
pendant l’embarquement des passagers sur mon vol et observe une bonne douzaine
d’employés d’Air Canada dans la vingtaine qui embarquent, probablement qu’ils s’en
retournent chez eux. Je me dis que ma place est assurée puisque dans ces cas, c’est
toujours par séniorité, et comme Benoit a 17 ans d’ancienneté, il est largement
senior à ces employés. On ne m’appelle pas, sûrement une erreur…je me dirige au
comptoir où une employée portant le hijab m’accueille, la seule employée
aujourd’hui qui me parle en français, je lui pardonne d’avance peu importe la raison
qu’elle me donnera. Finalement elle m’assure que je prendrai le prochain vol…
dans une heure. Elle me donne tout de suite mon billet, C’est toujours ça!
Pendant que je m’auto digère, j’ai au
moins le bonheur de parler avec mon chum. Les gars avaient prévu passer la nuit
sur les chaises longues, mais quand ils sont allés s’enregistrer sur le prochain vol, l’employée leur a enlevé leur vieux billet et leur a dit de
revenir le lendemain matin les obligeant à reprendre leurs bagages, sortir de l’aéroport,
prendre un taxi et une chambre hors de prix, revenir à l’aéroport et repasser
la sécurité, ils sont dégoûtés. Le pire c’est qu’il vient de se faire dire par
la dame au comptoir : « Pourquoi elle a fait ça? Vous auriez pu dormir à l’aéroport.
» Sans le vouloir, je l’achève en lui rappelant que je suis partie sans carte
de guichet, donc sans argent et que je ne peux prendre une navette ou un taxi à
Montréal. Pendant que je continue de discuter avec lui, il réussit à écrire un
message sur son propre mur, même si j’en avais écrit un moi aussi, invitant une
âme charitable à venir me récupérer à l’aéroport au beau milieu de la nuit. De
leur côté, ils ont déjà leurs billets, ils prennent le prochain vol. Je parle encore quelques minutes avec mon
amoureux et je passe la porte épuisée.
Après avoir dévoré le petit sac de bretzels
offert comme collation, je dors pratiquement tout le long du vol d’une heure et
lorsque je sors de l’avion à Montréal, je n’ai jamais été aussi contente d’être
arrivée chez moi où on me sourira, où on me parlera en français et où le
service à la clientèle est hautement supérieur à celui de Toronto. Comme il n'y a pas de réseau sur le cell que j'ai avec moi, je ne peux communiquer que par Internet, j’attends
que mon appareil reconnaisse le WI-FI de l’aéroport et me dépêche d’aller voir les
nombreux messages de sympathies et d’encouragement, Facebook ne dort jamais, puis
celui de ma mère qui est encore debout et qui me dit de prendre un taxi jusque
chez-elle et qu’elle le paiera quand j’arriverai, elle ajoute qu’elle a de la
pizza!
Tellement paquet de nerfs, je me rue
sur les téléphones publics et me souviens que je n’ai même pas 50 cents pour
appeler un taxi, puis je réalise qu’il y en a toute une file qui attend juste
dehors. Dans le taxi qui me ramène au bercail, je ne peux m’empêcher de penser à
quel point ces deux dernières semaines, j’ai vu le Québec être super bien
représenté à tous les niveaux et à quel point le fleurdelisé est beau flottant seul
et fièrement aux côtés des drapeaux des autres nations. Nous n’avons
certainement pas besoin du Canada pour briller, en fait, il s’avère que c’est souvent
lui qui a besoin de nous, beaucoup de Québécois ne le réalisent pas
malheureusement. Après mon expérience de ce soir, je me demande « encore » pourquoi
on s’acharne à rester avec quelqu’un qui nous méprise?