lundi 20 août 2018

ÉCOSSE, juillet 2017




À notre retour à Montréal, nous nous dépêchons de faire des boîtes pour notre déménagement qui est prévu dans un mois. J’ai de nombreuses commandes de couture à terminer et d’autres à commencer, c’est clair que mon matériel de couture va être paqueté en dernier. L’avantage de notre nouvel appartement, en plus d’être beaucoup plus vaste et plus adapté à nos besoins, c’est qu’il est à 90 secondes de marche de celui que nous laissons. Il est à un coin de rue, donc pas besoin de camion de déménagement. Inutile de préciser que notre mois de juin file sans qu’on s’en rende compte.

Juillet s’annonce telle une course folle contre la montre, entre défaire nos boîtes, le nettoyage, la peinture dans certaines pièces, le travail de Benoit et mes commandes que je dois finir fin juillet et mi-août, nous devons préparer notre voyage en Écosse pour la dernière semaine de juillet. C’est drôle à dire, mais comme Ben et moi sommes passablement bordéliques, nous y arrivons, habitués d’enjamber des caisses d’outils, de pièces d’armure, de piles de livres et de valises constamment en attentes d’être vidées ou d’être remplies. Mon atelier déborde de tous les côtés, j’ai des boîtes de tissus et de matériels d’artiste empilés que je prévois tout mettre dans une grande armoire que nous envisageons d’acheter au courant de l’été. Nous avons trois petits garde-robes dans notre grand 5 et demi, donc pratiquement pas d’espace de rangement. Cependant, c’est grand, c’est comme faire un safari chaque matin pour aller faire du café et l’amener dans la pièce qui servira de bureau, notre endroit préféré.

Nous prenons un peu de recul vis-à-vis de la FQCM et de ses membres en général, depuis notre retour il plane un fond d’amertume qui ne nous plaît pas, d’abord parce qu’on apprend entre les branches que certains membres en veulent à Benoit de faire cavalier seul, parce qu’il met son énergie dans son rôle avec l’IMCF et pas assez au Québec dans la FQCM et parce qu’il part en Écosse faire un tournoi sans l’annoncer. De plus, et le problème réside probablement là justement, c’est qu’il y a encore des éléments indésirables au sein de l’organisation québécoise qui cassent du sucre sur le dos de Benoit.

Chaque fois que nous sommes allés à un tournoi, Benoit l’avait annoncé, du moment qu’il décidait d’y participer, mais comme les membres de la FQCM ne diffusent et ne partagent que très rarement l’information, comme les annonces, les victoires ou les encouragements, c’est passé sous silence. Nous en sommes de plus en plus conscients et un peu blasés, toutefois, Benoit tient à rectifier le tir et donne des preuves en faisant des captures d’écrans de toutes ses annonces faites : Pour l’Irlande, les États-Unis, l’Argentine, le Japon et l’Écosse. C’est pas évident, car nous voulons transmettre l’info sans pour autant écœurer et faire des envieux, conscients de la chance que nous avons de pouvoir le faire. Finalement, y a quelques lanternes qui s’éclairent, du moins parmi les personnes qui ont du poids politique et donc qui sont en mesure de donner l’heure juste, dans le cas où ça chialerait encore à propos de ça.

Ce voyage, même s’il participera avec l’équipe des Écossais au tournoi organisé, il le fait surtout en tant que V.P de l’IMCF. Bien que notre budget ne nous le permette pas, le voyage doit être fait parce que le tournoi est actuellement organisé entre le château et l’association d’équipes anglaises. La dame en charge de l’administration a fait appel à eux en croyant que c’était la même organisation avec laquelle elle correspondait depuis un an. L’IMCF a besoin de mettre son pied à terre pour éviter que le tournoi de l’an prochain n’atterrisse dans les mauvaises mains. C’est entre les mains de l’IMCF et de l’équipe écossaise que ça doit aller, et c’est pourquoi, le président et le vice-président seront sur place pour rencontrer et discuter du contrat avec l’administration de Scone.

Deux jours avant notre départ, Ben me demande si je pourrais peindre son nouveau bouclier qu’il veut apporter. Par chance, j’ai terminé mes contrats les plus pressants, je vais donc acheter de la peinture, en même temps que mes achats habituels de snacks sans gluten et soya. Je dessine le design imaginé par Ben, et le reproduis sur le bouclier. J’essaie de ne pas trop attendre pour faire une deuxième et une troisième couche, je veux être certaine que tout soit sec quand nous prendrons l’avion demain.


Une fois de plus, Sarah-Maude vient nous récupérer le lendemain avec nos gros bagages pour nous amener à l’aéroport. C’est un bon échange de services entre nous et elle et son conjoint, pour les fois où nous gardons leur maison et leur toutou quand ils partent en voyage. Comme il n’y a pas de vol direct d’Air Canada en partance de Montréal pour Glasgow, nous devons à contre cœur nous rendre à Toronto. Nous nous y rendons beaucoup plus tôt, même s’il y a très peu de chance qu’une tempête de neige paralyse tous les vols pour Toronto (comme lors de notre voyage en Argentine) et nous empêche de prendre notre vol pour Glasgow. Néanmoins nous sommes un peu nerveux car ces vols, avec notre compagnie aérienne, il n’y en a que quatre par semaine, donc si on le manque nous devons attendre le surlendemain (le samedi, veille du tournoi) pour voler vers l’Écosse, ce qui est hors de question.


Heureusement tout se passe bien, et nous embarquons en mi-journée, ce qui fait que nous atterrissons avec un bon cinq heures d’avance. Nous passons tout de suite la sécurité après nous être débarrassés de nos valises et trouvons un coin pour manger notre lunch en toute tranquillité. Benoit vérifie de temps en temps à l’interne s’il reste toujours de la place il en reste cinq, ce qui est encourageant, même si des imprévus peuvent toujours arriver, comme les passagers d’un vol défectueux déplacés sur notre vol, comme à Francfort il y a deux ans.  

Aujourd’hui, nous avons de la chance et tout se passe comme prévu, nous obtenons nos places avant même que l’embarquement ne soit commencé et quand tout le monde est à bord, nous traversons au comptoir et nous dirigeons vers notre porte avec soulagement. Nous serons à Glasgow demain matin, mais nous attendons d’être vraiment haut dans le ciel, un peu superstitieusement, pour nous réjouir et se rappeler que c’est là-bas que nous voulions aller en voyage de noce, il y a 13 ans. Faute de moyen, nous avions dû mettre le projet sur la glace avec beaucoup de tristesse. Comme si le destin nous offrait une occasion de prendre notre revanche, nous irons trois fois en moins d’un an.

L'Écosse vue de mon hublot

Lorsque nous arrivons à Glasgow, nous sommes surpris par la décoration du tunnel qui nous mène aux douanes. En fait, les murs sont recouverts d'une tapisserie représentant des arbres de sorte qu’on a l’impression d’entrer dans une forêt, sensation qui est amplifiée par un enregistrement de bruits d’oiseaux et d’eau qui coule. C’est vraiment agréable, c’est une publicité de scotch vraiment intéressante, je n’ai pas nécessairement envie d’en boire là maintenant, mais c’est vivifiant en sortant d’avion.




Le douanier qui nous accueille est sympathique, un peu comme celui à Dublin, Ben l’informe que nous allons à un tournoi à Perth et par la force des choses explique de quel sport il s’agit, ce qui impressionne le monsieur. Quand ce dernier a fait le tour de la question il estampille nos passeports et avec un haussement d’épaule et un sourire en coin, ne sachant pas trop quelle formule utiliser : « So…stay alive?» ce qui nous fait bien rire. Nous récupérons ensuite nos bagages sur le carrousel et sortons pour aller rejoindre Dave qui nous attend tout sourire. L’aéroport me rappelle un peu celui de Dublin, pas très grand, sympathique, les gens sont passablement relax, mais surtout, les employés sont souriants.

Nous nous engouffrons dans la voiture qui est stationnée tout près et pendant que Ben et Dave conversent comme s’ils s’étaient vus la veille ( au fond ça fait à peine deux mois que nous nous sommes quittés) j’essaie de suivre ce que Dave raconte à Ben. Il est un excellent guide, commentant le paysage, ici une bataille, là une colline aux fées, etc. C’est un Écossais fier de son histoire et de son patrimoine, comme nous, il est aussi séparatiste et rêve comme nous à l’Indépendance de son pays. Nous sommes sur la même longueur d’onde et je suis un peu frustrée de ne pas tout comprendre, Ben en est conscient et me traduit le plus souvent possible en essayant de ne pas trop couper l’élan de la conversation. J’essaie d’embrasser tout le paysage autour même si je suis parfaitement consciente que nous sommes sur l’autoroute et que ce n’est certainement pas le visuel le plus intéressant, mais…nous sommes en Écosse!  

Nous nous arrêtons chez Dave à Crieff avant d’aller à Perth et nous faisons la connaissance de sa bien-aimée Donna, qui est tellement gentille et de son gros chien D’Argo. Elle nous offre un petit gueuleton tout simple avec une tasse de thé que nous acceptons volontiers n’ayant mangé rien de substantif depuis hier soir, la petite tranche de gâteau aux bananes servie chaque matin dans l’avion n’est vraiment pas un petit déjeuner, encore moins pour Benoit.

Je serais bien restée à bavarder encore avec Donna, malgré mon anglais « écossais » défaillant, parfois on se comprend au-delà des mots, mais nous devons nous rendre à Scone à Perth. J’espère bien que nous reviendrons bientôt, j’ai l’impression que Donna pourrait devenir une très bonne amie. Bien sûr, nous avons presque le même âge, avons toutes les deux des grands enfants, et bien sûr nous sommes politisées dans nos désirs d’indépendance, mais nous avons certainement des atomes crochus, de mon point de vue du moins.

En entrant sur le chemin privé qui mène au château, on constate l’étendue du terrain, c’est immense, en fait c’est un vaste domaine avec des arbres gigantesques partout. Le terrain prévu pour installer le campement pour les combattants et aides, est juste à côté d’un enclos où mâchouillent paresseusement quelques bœufs Angus. Scott, le président de la SKL (Scottish knight league), Kathryn sa femme et un de leurs fils sont déjà arrivés et installés, Jacob est lui aussi arrivé et a bien hâte d’aider Benoit. Les autres Écossais arrivent un peu plus tard, incluant Louise qui s’est occupée de nous trouver une tente et de la literie et de Shonna la cuisinière du campement.

Moi enlacant un probable descendant de Treebeard. Ces arbres ont peut-être inspiré Tolkien 


Nous montons rapidement notre tente igloo et installons nos bagages à l’intérieur à la méthode Tetris. Il faut aussi considérer la pluie, qui sans jamais être torrentielle aujourd’hui est toujours un peu présente en petit crachin entrecoupé d’accalmie, de bourrasques subites et même d’un peu de soleil. On nous dit que c’est la météo habituelle en Écosse, on a toutes les saisons dans une seule journée. Moi qui voulais laisser ma cape au Québec, je suis bien heureuse de l’avoir mise dans mes bagages finalement. L’armure et les armes de Ben seront entreposés dans une grande tente avec le stock de l’équipe, mais nous devons quand même garder notre grosse valise de vêtement et de costumes et nos sacs de cabine autour de notre matelas avec literie et oreillers dans une tente deux places. Quand tout est en place, Ben et Jacob vont au Palais pour voir l’emplacement où sera installée la lice tandis que je me plonge dans une sieste pour essayer de récupérer un peu de sommeil de ma courte nuit dans l’avion.


dimanche 5 août 2018

Spottrup final : Ce n’est qu’un « autre » revoir!




Je pensais bien que nous aurions un peu de pluie après la remise de médailles, mais finalement non, juste un ciel très gris et beaucoup de vent. Comme si les dieux nordiques nous signifiaient qu’il est temps pour nous de repartir chez-nous pour laisser Spottrup reprendre sa routine. Un peu comme pour Cendrillon au dernier coup de minuit, l’enchantement qui accompagne les tournois de l’IMCF, aura disparu dès demain matin. Il s’effrite déjà un tout petit peu quand on regarde les marchands qui ont déjà terminé de ramasser leurs stocks et qui imitent maintenant ceux qui sont partis avant même la cérémonie de clôture. Quelques équipes se préparent aussi à partir, ils ont leurs vols dans quelques heures. Ceux qui restent, se scindent en deux groupes, une partie s’en va dans leur campement médiéval et l’autre se rue au Centre pour manger. On ne sait pas trop où nous ferons notre super soirée « liquid cultural exchange » mais j’ai comme l’impression que ça se fera au Centre, pour le confort et parce qu’il y a de la connexion Internet. Au fur et à mesure que la soirée s’installe, je constate un phénomène semblable de désenchantement, après la suspension volontaire de l’incrédulité (au cœur de mon étude en anthropologie en 2007). Dans le cas qui nous intéresse ici, il ne s’agit pas de grandeur nature ou de reconstitution historique, mais l’enchantement y prend place très certainement comme pour les jeux olympiques. D’ailleurs avec tous les tournois de combats médiévaux qui commencent à pulluler un peu partout sur notre planète, le tournoi mondial de l’IMCF représente un peu les olympiques des combats de ce type. Bien sûr, y aura toujours des combattant(e)s pour me rappeler qu’il y a aussi Battle of the nation, sauf que, l’IMCF a pris une tournure beaucoup plus professionnelle, depuis que la fédération est en mesure maintenant d’annoncer une année à l’avance où aura lieu le prochain tournoi, le pays, la ville ET l’endroit, (ce que nos compétiteurs n’ont pas su faire cette année, laissant les participants dans la confusion même à deux mois de leur événement). Ainsi, les participant(e)s de l’IMCF peuvent déjà prévoir leur prochain voyage, réserver leurs billets d’avion, de train ou au besoin réserver une voiture.

Nous avions envisagé tout un scénario pour annoncer celui de l’an prochain, Ben et William avaient discuté de l’idée que celui-ci, apparaisse à la toute fin, en kilt avec un cornemuseur et qu’il souhaite la bienvenue à l’IMCF chez-lui à Scone Palace. Mais finalement il a eu des empêchements qui l’ont retenu ailleurs. Ça aurait été très cérémonial, autant la présence du vicomte de Stormont que celle du cornemuseur, mais bon, le plus important c’est que c’est maintenant officiel, nous serons en Écosse pour le cinquième anniversaire de l’IMCF.   

En ce qui nous concerne, moi et Benoit, nous y allons en juillet prochain aussi, d’abord pour rencontrer la personne responsable des événements à Scone et parce que Benoit veut participer au mini tournoi que l’équipe anglaise y organise. Il regroupe des équipes anglaise, écossaise et galloise. Lui et Brendan, seul Irlandais participant, combattront avec l’équipe écossaise. Même si Ben en a glissé un mot à l’Ost qui est bien sûr bienvenue, il doute que d’autres Québécois puisse y participer deux mois seulement après ce voyage au Danemark. C’est fort peu probable, donc il n’insiste pas trop par respect. Le bas prix de nos billets d’avion nous le permet, mais le voyage va quand même nous faire mal financièrement, même si nous coucherons dans une tente prêtée par l’équipe écossaise et que la bouffe cuisinée sur le campement nous coûtera une fraction de ce que ça nous coûterait si nous mangions dans un restaurant. Même Dave viendra nous chercher à Glasgow à une heure et demi de Perth, et viendra nous y reconduire, c’est pour dire à quel point nous sommes grandement avantagés. Benoit en parle un peu mais il ne pousse pas trop en ce sens, conscient que les Écossais nous font une fleur parce que Ben a noué depuis un an des relations avec eux via messenger, parce qu’il est allé en chercher et reconduire quelques-uns à l’aéroport et il ne veut pas pousser la politesse et imposer d’autres Québécois(e)s.

Pour le moment, nous poussons un grand soupir de soulagement, jusqu’à hier matin, rien n’était sûr, ce soir nous sommes fatigués mais heureux aussi de festoyer avec nos amis qui commencent à sortir les bouteilles. Apparemment notre échange de liquide culturel est commencé! Faudrait avertir les gens qui sont restés sur les campements, ce serait vraiment bête que cet événement inédit ait lieu à deux endroits en même temps. Quelques volontaires partent au campement pour les inviter au Centre, et au bout d’une trentaine de minutes nous avons doublé, y a du monde partout, en haut sur les fauteuils, en bas aux tables ou aux tables de babyfoot et Mississipi. Les employés sont partis, nous laissant le Centre pour faire le party. Un moment donné, j’ai un malaise en voyant un des gars sortir du sol, un pan de mur pour faire de l’escalade et une trempoline. Je ne pense pas que c’est une bonne idée avec tout cet alcool qui circule. Le Q.I. et les habilités physiques diminuent trop vite, comme s’il avait capté ma pensée ou son restant de pensée rationnelle, il remballe tout. 

Les tables sont remplies de bouteilles différentes les unes des autres, des liquides dorés, transparent, bleu, rouge, noir, ambré, brun, blanc sucré, salé, doux, puissant liquoreux ou décapant mais tous plus enivrant les uns que les autres. Je reconnais nos alcools : Sortilège, rhum, gin et même de la vodka faite au Québec. Je vois aussi des vins de glace, cidre et hydromel, les Québécois ont le bec sucré! Nous avons apporté du caribou, alcool typiquement québécois et traditionnel encore plus que la poutine qui après tout, n’est créé qu’au début des années 80.

Gauthier et Julie!!

Des Québécois en plein liquid cultural exchange.

Le baiser de la victoire

Évidemment les Belges ont apporté toute la bière restante, leur réserve étant largement entamée les jours précédents. Quelles bonnes bières! Je repère un peu plus loin les hydromels de Peter le Danois, il a maintenant plusieurs saveurs dont un aux piments forts. Ben vient me faire goûter à de l’Amarula qu’a apporté un Sud-Africain, mais pas celui que l’on trouve chez nous à la SAQ, l’original vendu là-bas oh miam! J’ignore si c’est l’effet de l’alcool qui commence à affecter mes sens, mais je trouve cet alcool (mélange de sucre, de crème et du fruit du marula) bien meilleur!

Benoit est sollicité pour régler quelques problèmes, un drame conjugal à l’extérieur impliquant l’intervention de la police, un camion enlisé, et j’en passe. Bien sûr il n’y a pas que lui dans cette organisation, mais Ben étant l’ainé de sa fratrie de quatre garçons, a le syndrome du responsable en permanence, il prend tout en charge tout le temps que ça lui plaise ou non. Ce qui fait que, spontanément, les gens autour se fient complètement sur lui pour tout faire. Avec toute cette pression ce n’est pas étonnant qu’il ait autant de problèmes de digestion!

Heureusement, ça ne dure pas longtemps et mon « surhomme » est vite libéré et nous pouvons continuer nos dégustations, je lui laisse les téquila, scotch, vodka pour leur préférer les alcools un peu moins forts ou plus sucrés. Cette fête pour nos papilles gustatives reste avant tout une belle occasion de fraterniser avec tout le monde, passer un agréable moment avec nos ami(e)s avant de repartir et de s’en faire des nouveaux.

Comme toute bonne chose a une fin, en fait, pour Ben qui doit se lever super tôt demain matin pour aller reconduire Dave à l’aéroport, nous considérons de partir dormir. Nous craignons que la salle soit laissée en désordre après le party, donc nous commençons à ramasser les bouteilles et les verres vides et vidons les tables de tout déchets, laissant là les bouteilles et leurs buveurs. Quelques-uns se joignent à nous, ceux qui s’en vont se coucher comme nous, ainsi nous espérons que ça donnera l’exemple et que demain matin la salle sera présentable. En quittant la salle, nous saluons particulièrement nos amis Belges qui dorment à l’hôtel, nos chemins ne se recroiseront pas avant l’année prochaine.


 Au p’tit p’tit matin, je me fais réveiller par un tonitruant : « Tabarnack! Ils ont laissé la salle en bordel! ». Sans ouvrir les yeux, je demande des précisions. « La madame si gentille et responsable était en train de finir de nettoyer et avec un air indéfinissable, m’a lancé dans son anglais approximatif, que c’était beau quand elle est arrivée sur les lieux. » Mon impulsif de chum, fait le tour pour savoir qui sont les coupables, pendant que je me renfonce dans mon sleeping avec des pensées sarcastiques à propos du temps dont il dispose et qu’il est en train de perdre là maintenant.

Quand je me lève, mon chum n’y est plus, parti reconduire Dave, les Québécois autour se préparent ainsi que leurs bagages, à reprendre la route. Je demande à certains d’entre eux des éclaircissements à propos du party et de la salle, personne n’est au courant. Je me dis que ça ne nous fait pas une belle publicité de partir ainsi en sauvage. Après ma douche, je commence à préparer à mon tour nos bagages, nous ne sommes pas si pressés car notre vol est seulement demain et nous dormirons comme Andrew et Annie dans une chambre d’hôtel à Copenhague.

À son retour, Benoit vient me rejoindre, juste avant il est allé voir la responsable pour s’excuser au besoin et à sa grande surprise, il la trouve enchantée d’avoir retrouvé les lieux aussi propres quand elle est arrivée sur place. Finalement, elle n’avait pas été sarcastique comme Benoit l’avait craint, elle n’était juste pas très expressive. Les derniers fêtards à partir, ont apparemment suivi notre exemple et ont ramassé les tables ne laissant au bout d’une table que les bouteilles d’alcool à moitié entamées ou encore pleines. Tout le reste était impeccable, même les tables avaient été lavées. Ce qui nous soulage, nous partons en laissant un beau souvenir à nos hôtes : En apparences des barbares qui se tapent dessus avec des haches et des épées, mais des barbares civilisés et qui ont du goût si ont se fie aux différents alcools laissés sur la table.

L’autobus est arrivé pour récupérer des voyageurs, dont une partie des Québécois, le stationnement est déjà très clairsemé et nous-mêmes sommes sur le point de partir à notre tour. Nos téléphones sont pleinement chargés, nos feuilles pour le trajet du retour sont dans ma sacoche avec des grignotines. Après avoir fait le tour pour saluer ceux qui ne sont pas encore partis, nous saluons aussi Andrew et Annie qui dormiront au même hôtel que nous ce soir.

De notre côté, on a envie d’être tous les deux seuls, sans horaire, ni obligation, ni itinéraire, on arrêtera en chemin si nous voulons visiter un truc ou deux mais sans attendre ou faire attendre quelqu’un. C’est pourquoi Andrew et Annie partent de leurs côtés, et nous du nôtre.

Comme l’an dernier au Portugal, nous apprécions ce lundi post tournoi, une journée « gratuite » où l’on peut décompresser, sans obligation envers personne. Nous disposons de plusieurs heures pour nous rendre à Copenhague, nous pourrions prendre une sortie pour aller visiter des ruines vikings ou toute autre attractions danoises, mais nous n’en avons pas l’énergie. Notre tête et notre cœur sont de nouveau revitalisés par ce tournoi et notre voyage en général, mais notre corps est fatigué et la seule envie que l’on a, c’est de nous rendre direct à notre chambre.  C’est pourquoi on arrête qu’une seule fois pour un arrêt pipi avant d’arriver à destination.

Quand nous sommes arrivés dimanche dernier, nous étions trop occupés à trouver nos repères et notre chemin pour sortir de la ville, nous n’avions pas tellement la tête à apprécier le paysage de cette ville, nous avons vite pris l’autoroute. Mais aujourd’hui c’est différent, quoique nous sommes un peu préoccupés à trouver notre hôtel. Cependant, puisque celui-ci est au cœur de la ville, nous devons ouvrir l’œil, c’est pas facile de nous y retrouver. Copenhague, autrefois ville de pêcheurs, est traversée par de nombreux canaux dont le principal le Nyhavne et donc aussi de plusieurs ponts. En typique Montréalais habitués à se repérer avec des rues en quadrillés, on se sent vite perdus, on se promène d’une rive à l’autre en butant sur des rues piétonnes et des pistes cyclables. Définitivement c’est une ville magnifique à découvrir à pied ou à vélo! J’ai toujours pensé que les villes ont leur personnalité, forgée par la géographie, le climat et surtout par sa population, si je n’y séjourne pas assez longtemps pour en saisir toute la teneur, une chose est sûre, Copenhague est une force tranquille, calme, en harmonie avec l’environnement et ses habitants. Nous sommes surpris par la quantité de cyclistes et tout l’espace qui leur est réservé. Nous comprenons pourquoi Copenhague est souvent citée comme exemple comme ville modèle. L’ironie est que nous cherchons aussi une station à essence, ce maudit pétrole, pour remplir notre réservoir avant de rendre la voiture demain.
  
Nous trouvons enfin notre hôtel et quand nous allons porter notre voiture dans le stationnement souterrain, nous y trouvons une petite épicerie. Nous y achetons quelques trucs à manger et une bouteille de vin que nous prenons dans notre chambre.

De notre chambre d'hôtel, de l'eau, y en a beaucoup.

Ce soir-là quand nous posons notre tête sur l’oreiller, nous sommes conscients que le repos sera de courte durée, d’abord pour la journée de course folle qui recommence dans quelques heures : Rejoindre Andrew et Annie, aller porter les autos et courir pour notre avion avec toujours les inquiétudes des vols « standby » et passer par Toronto pour revenir à Montréal. Comme toujours, une journée interminable puisque nous reculons de six heures en arrivant. C’est aussi un repos temporaire avant que nous sautions une fois de plus à pieds joints dans la préparation du tournoi en Écosse. Déjà nous y allons une première fois en juillet et une seconde fois pour l’Assemblée générale en novembre, cette fois-ci, on compte bien y aller tous les deux!